Lot : l'ingéniosité, ça coule de source

Cyril DELPORTE, Département du Lotlot min 1

Depuis 1974, les hydrogéologues des services publics du Lot traquent les évolutions technologiques et s'appuient sur l'engagement des plongeurs-spéléos pour mettre à jour de nouvelles sources d'alimentation en eau potable.

L’alimentation en eau potable du département du Lot est assurée à plus de 50 % par un réseau karstique du Jurassique. Avec le développement de l’adduction publique des « 30 glorieuses », les captages ont d’abord été aménagés au niveau des émergences. Or, le contexte hydrogéologique local rend difficile l’aménagement de certains captages.

Les émergences en bord de rivière, voire même noyées sous leur niveau d’étiage ou même difficilement protégeables, ont nécessité une forte ingéniosité des services en charge de ces problématiques (anciennement la DDAF) pour éviter les mélanges d’eaux causés par des intrusions d’eau de surface dans des ressources supposées souterraines (l'exemple emblématique de la source des Chartreux à Cahors avec des rehaussements de seuils, puis par le creusement d’une galerie technique horizontale au droit du conduit pour y loger des pompes immergées).

L’hydrogéologue André Tarrisse (DDAF 46) a ainsi proposé des développements méthodologiques pour répondre à plusieurs contraintes :

  • connaître le débit d’étiage et imaginer des méthodes adaptées pour le mesurer,
  • vérifier que la qualité d’eau ne peut pas être altérée par des apports d’eau de rivière,
  • s'assurer de la faisabilité d’une protection physique du captage.

Les spéléo-plongeurs ont aussi été mis à contribution dans l’investigation des galeries noyées et la détermination des zones propices pour déporter le captage d’eau de l'émergence naturelle, sur les sites suivants :

  • à Landenouze (Cajarc) au début des années 90, en reportant au théodolite (mesure topographique) plus de 1000 m de cheminement en terrain particulièrement escarpé,
  • au Ressel (Marcilhac-sur-Célé) où l'on a pu bénéficier en 2008 de la mise au point d'une balise pour faciliter la localisation de la galerie noyée (cf vidéo sur https://vimeo.com/124283508),
  • à Font Vincent (Saint Médard Catus), projet en cours (à suivre dans la prochaine Lettre de l’AHSP), le Département du Lot s'appuie sur de récents développements géophysiques de l'université Paris VI qui se révèlent particulièrement adaptés quand les réseaux karstiques ne sont pas pénétrables par les plongeurs.

.... suite au prochain numéro...

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Stratégie d’implantation d'un forage de reconnaissance au droit d'une cavité noyée accessible uniquement en plongée depuis la rivière Célé (à gauche)

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